La cogérance : rôle, avantages, inconvénients et fonctionnement en société
La cogérance correspond à une organisation où plusieurs gérants dirigent conjointement la société.
Chaque co-gérant dispose de pouvoirs identiques, agit au nom de l’entreprise et assure la gestion courante : signature de contrats, pilotage administratif et représentation légale.
Ce mode de gouvernance présente des atouts — comme la complémentarité des compétences ou la continuité de gestion — mais nécessite une entente solide pour éviter conflits et décisions contradictoires.
En cas de désaccord majeur, les associés peuvent décider de révoquer l’un ou plusieurs co-gérants.
Lorsqu’un co-gérant est également associé, il conserve en principe ses parts sociales, sauf exceptions prévues dans les statuts, notamment en SAS.
Qu’est-ce que la cogérance ?
Dans la plupart des sociétés, la direction est confiée à un gérant unique. Cependant, certaines entreprises choisissent de confier la direction à deux gérants ou plus, qui exercent ensemble les mêmes prérogatives. Cette organisation s’appelle la cogérance.
Les co-gérants administrent la société de manière conjointe et détiennent des pouvoirs équivalents pour représenter l’entreprise.
Quel est le rôle des co-gérants ?
Le rôle d’un co-gérant est identique à celui d’un gérant classique, à la différence qu’ils sont au minimum deux à exercer ces missions.
Les co-gérants :
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assurent la gestion et l’administration quotidienne de la société,
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signent les documents officiels (contrats, factures, engagements),
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agissent pour le compte de la société dans les limites de leurs pouvoirs.
Ils sont désignés par les associés et n’ont pas l’obligation d’être eux-mêmes associés, même s’il est possible de cumuler les deux statuts (co-gérant et associé).
Les avantages de la cogérance
La cogérance offre plusieurs atouts pour une entreprise :
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Répartition de la charge de travail : les missions et responsabilités sont partagées entre plusieurs gérants.
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Mandat à durée déterminée : les associés peuvent nommer les co-gérants pour une période définie.
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Continuité de la gestion : en cas d’absence ou d’indisponibilité d’un co-gérant, l’autre assure la direction et garantit la bonne marche de l’entreprise.
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Diversité des compétences : chaque co-gérant peut apporter son expertise, ce qui enrichit la prise de décision.
Les inconvénients de la cogérance
Même si la cogérance présente de nombreux avantages, elle comporte aussi des contraintes importantes :
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Les co-gérants ont exactement les mêmes pouvoirs et prérogatives : ils opèrent sur un pied d’égalité et doivent bénéficier de la confiance totale des associés.
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L’entente entre co-gérants est essentielle : une mauvaise communication ou un manque d’accord peut nuire à la société. Les décisions prises par un co-gérant ne doivent jamais contredire celles de l’autre.
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En cas de désaccord durable, les associés peuvent librement révoquer un ou plusieurs co-gérants.
Quid de la révocation d’un co-gérant associé ?
Il est tout à fait possible de cumuler les fonctions de co-gérant et d’associé. Dans ce cas, que se passe-t-il lorsque le co-gérant est révoqué ?
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En principe, il reste associé.
La révocation de son mandat de gestion n’a aucun impact sur la détention de ses parts sociales ou actions.
Cependant, certaines formes juridiques — notamment la SAS, dont les statuts offrent une grande liberté — permettent de prévoir des clauses particulières. Ainsi, il peut être imposé au co-gérant évincé de céder ses actions, soit à la société, soit aux autres associés, en cas de mésentente grave.
De plus, lors de l’assemblée générale qui statue sur sa révocation, le co-gérant associé peut participer au vote, puisqu’il conserve son statut d’associé jusqu’à preuve du contraire. Il contribue donc lui-même à la décision concernant son maintien ou non dans ses fonctions de gérant.

